25 septembre 2005
Les échos
Si, seuls échos dans ma redoute,
Ne me parviennent pour tous bruits
Qu'obscurs frissons, qu'un vaste doute,
Si les mots se dérobent et fuient,
Tel plat zéphyr derrière les voiles,
Si mon ciel lourd n'a plus d'étoile,
Si l'écriture est difficile
Dans l'océan de mon ennui,
Comme un livre ouvert dans la nuit
Sur des pages bleues, immobiles,
Si ton prénom n'est plus inscrit,
Ne vient déchirer le silence
Ni par clameur, ni par mon cri,
Si mon bateau, quand il s'élance,
N'a plus de port où amarrer,
N'a plus d'estran à basse marée,
Si, seuls échos des amours mortes,
N'échoient pour toute plénitude
Que les propos de Solitude,
Que j'ai gravés là, à ma porte,
Si l'encre est sèche et ne perdure,
S'il n'est plus de sève à l'écorce
Qu'un filet mince et déjà dur,
Sans sucre aucun ni plus de force,
Sois donc sans crainte et aie confiance.
Tirant bien bas ma révérence,
Fou, solitaire comme un triton
Depuis sa conque monotone,
J'aurai des vertus de l'automne
Paré mes vers de mirliton
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