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Le journal d'Herminien
12 novembre 2005

Albert et Herminien

Aujourd'hui, cette relecture a provoqué en moi comme un éclair. Il y a, dans ce que décrit Julien Gracq de cette relation entre Albert et Herminien, beaucoup de ce qui me lie à A*. C'en est si troublant... "Peut-être Albert se méprenait-il en décorant du nom d'amitié des rapports à tout prendre extrêmement troublés, auxquels la similitude presque exacte des goûts, une façon pareille d'aborder les détours du langage, un système de valeurs à eux propre qui courait et s'affirmait sans cesse présent et invisible comme un filigrane au milieu de toute conversation qu'ils avaient avec des tiers, auraient mérité sans doute la qualification, à tous égards plus inquiétante, de complicité. Tant de goûts étranges mis en commun, de perversions rituelles d'une langue à eux qu'ils s'apprenaient l'un à l'autre, d'idées façonnées par le choc répété de leurs armes spirituelles et acérées, de signaux faits d'une inflexion de voix trop de fois échangée, du rappel d'un livre, d'un air, d'un nom qui tirait à lui mille souvenirs communs à la file, avaient fini par faire flotter entre eux une atmosphère dangereuse, envivrante et vibratile, qui se dissipait et renaissait à leur contact comme si l'on eût écarté ou rapproché les lames d'un condensateur électrique." Julien Gracq, Au Château d'Argol.
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