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Le journal d'Herminien
23 novembre 2005

La visite

Il s'est passé tant d'événements au cours de ces dernières semaines et j'ai entendu ou lu tant de choses aussi, que sourd en moi un petit air, une chanson dont je ne voudrais pas qu'on la chantât après 2007. Puissions-nous travailler à la reconnaissance et à l'interconnaissance, œuvrer, de longue haleine, à tisser du lien et à rendre la dignité d'exister. On n'était pas des Barbe-Bleue Ni des pelés, ni des galeux, Porteurs de parasites, On n'était pas des spadassins, On venait du pays voisin, On venait en visite. On n'avait aucune intention De razzia, de déprédation, Aucun but illicite, On venait pas piller chez eux, On venait pas gober leurs œufs, On venait en visite. On poussait pas des cris d'Indiens, On avançait avec maintien Et d'un pas qui hésite. On braquait pas des révolvers, On arrivait les bras ouverts, On venait en visite. Mais ils sont rentrés dans leurs trous, Mais ils ont poussé les verrous Dans un accord tacite. Ils ont fermé les contrevents, Caché les femmes, les enfants, Refusé la visite. On venait pas les sermonner, Tenter de les endoctriner, Pas leur prendre leur site. On venait leur dire en passsant, Un petit bonjour innocent, On venait en visite. On venait pour se présenter, On venait pour les fréquenter, Pour qu'ils nous plébiscitent, Dans l'espérance d'être admis Et naturalisés amis, On venait en visite. Par malchance, ils n'ont pas voulu De notre amitié superflue Que rien ne nécessite. Et l'on a refermé nos mains, Et l'on a rebroussé chemin, Suspendu la visite, Suspendu la visite. Chanson de Georges Brassens.
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