Je n'espère plus : je vis

Aujourd'hui, je voudrais écrire mon dés-espoir : je veux dire, par là, la fin de mon espérance, remplacée par la révélation de la vie et du bonheur d'être, tout simplement. Un bonheur qui n'est pas la félicité, à laquelle j'ai décidé de renoncer, mais qui est la joie et, plus encore, la béatitude, un changement en mieux. Il m'est venu de la découverte et de la connaissance de l'Autre et de moi-même, d'un amour qui me surprend, dans son enchantement même, ici et maintenant.

"L'erreur ultime serait de croire qu'il faut choisir : le bonheur ou la béatitude, la vie réelle ou la vraie vie... Il n'y a qu'une vie, répétons-le, et c'est la même qui dure et qui est éternelle, qu'on imagine et qu'on connaît, qu'on perd et qu'on sauve... Pourquoi s'amputer vivant du plaisir ou du bonheur ? Pourquoi ne vivre qu'à demi ? (...)
Le but de vivre, disait Montaigne, c'est vivre, et c'est pourquoi il n'y a pas de but.
Et pas de but non plus à l'amour, à la joie et au bonheur : pas de but à la sagesse, et c'est la sagesse même. (...)
Désespoir et courage, confiance et paix : le réel est à prendre ou à laisser.
Prends."
(André Comte-Sponville, Traité du désespoir et de la béatitude, 2002)