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Le journal d'Herminien
5 juin 2007

Parfum de Florence (3)

Chaque cellule du couvent San Marco est un univers particulier, où Fra Angelico et ses collaborateurs ont œuvré. Les fresques y sont une échappatoire à l'austérité, non par le rêve mais par la méditation et la prière. Nous sommes restés longtemps à nous interroger sur celle-ci, peinte dans dans la cellule 7 : Christ bafoué, la Vierge et saint Dominique. La perspective est rigoureuse. Le vert qui encadre le Christ symbolise sans doute l'Espérance, vertu théologale. Pourtant, ce Christ trônant, tenant en main le sceptre en bois et le globe, symboles des pouvoirs que les gardes lui ont offerts, a les yeux bandés. Roi des Rois, il est moqué et ridiculisé. Il est entouré d'autres symboles de la dérision : des mains qui le giflent et le frappent, des visages qui crachent sur lui, sans que les personnages ne soient intégralement figurés. Ce sont les gestes qui importent. Qu'est-ce que cela signifie ? Jésus est amour. Il apparaît serein et, lui qui est le Verbe, subit le châtiment qui lui est infligé sans un mot. Les yeux bandés, il est rendu aveugle au déchaînement de haine qui le conduira à la mort. Sans doute parce que Jésus sait que ce sont ses boureaux qui sont aveugles en ne se rendant pas compte qu'ils accomplissent les prophéties que, par trois fois, il a annoncées. Au premier plan, à gauche, la Vierge est déjà douloureuse. À droite, saint Dominique jeune, d'une extraordinaire beauté, est plongé dans le recueillement à la lecture des Écritures. Les deux personnages invitent à méditer sur l'image du Christ bafoué.

San_Marco0008

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