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Le journal d'Herminien
1 juillet 2007

Clin d'œil pour un journal éteint

Un lecteur anonyme, réincarnation de M. D., aurait pu écrire la parodie qui suit. Il ne reviendrait peut-être plus. Le soir de son départ, dans un bar, il raconte l’histoire. D’abord, il la raconte comme s’il était possible de le faire, et il abandonne. Ensuite il la raconte en riant comme s’il était impossible qu’elle ait eu lieu ou comme s’il était possible qu’il l’ait inventée. Le lendemain, tout à coup, il remarquerait peut-être son absence dans le journal des inscrits. Le lendemain, peut-être éprouverait-il un désir de le revoir là, dans l’étrangeté de sa solitude, dans son état d’inconnu de lui. Peut-être il le rechercherait au-dehors du journal des inscrits, sur les plages, aux terrasses, dans les rues. Mais il ne pourrait pas le trouver parce que dans la lumière du jour, hors de la virtualité de l’Internet, il ne reconnaît personne. Il ne le reconnaîtrait pas. Il ne connaissait de lui que son journal endormi sous ses yeux entrouverts ou fermés. La pénétration des âmes il ne peut pas la reconnaître, il ne peut jamais reconnaître. Il ne pourra jamais. Quand il a pleuré, c’était sur lui seul et non sur l’admirable impossibilité de le rejoindre à travers la différence qui le sépare. De toute l’histoire il ne retient que certains mots qu’il a écrits dans le journal, ces mots qui disent ce dont il est atteint : Maladie de la langueur. P.S. : il se reconnaîtra. :o)
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