21 septembre 2007
Métroproximité
Elle vient s’asseoir auprès de moi en s’excusant de me déranger, puis chausse ses grosses lunettes cerclées de noir. De son sac, elle sort Le Figaro, rangé devant Libération, puis en lit attentivement les pages de politique intérieure. J’observe, tout en parcourant quelques articles du Monde, que j’avais déployé en faisant attention à ce que nos bras ne se cognent pas, le profil de son visage : quelque chose de paléolithique, de l’ordre de l’hominidé, sous une coiffe blonde et raide. Ses yeux bleus pétillent, comme toujours. Elle finit par redresser son long corps d’échalas fagoté de jeans noirs un peu usés et d’un pull gris de grand-mère, puis quitte la rame une station avant moi, comme d’habitude. J’aime bien cette femme énergique et sympathique. Voterai-je pour la liste qu’elle conduira dans six mois ? C’est moins que certain : j’ai plutôt envie de consolider la position du maire sortant.
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