Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal d'Herminien
29 septembre 2008

Ségolâtrie

Lu en commentaire d’un article de Libération, mais aussi, plusieurs fois, dans maints blogs et commentaires sur ce site : « On ne traite pas de cette manière impunément un responsable politique qui a rassemblé sur son nom 17 millions de personnes. » Cela devrait forcer le respect : 17 millions de personnes ont voté pour Ségolène Royal le 6 mai 2007 ! Du jamais vu pour un candidat de gauche, disent certains ! Dois-je souligner qu’en perdant avec 13 millions de voix en 1974, François Mitterrand avait recueilli 49,2 % des suffrages exprimés et 42,4 % des inscrits (contre respectivement 46,9 % et 37,8 % pour Ségolène Royal) et que, dans des conditions plus difficiles encore, Lionel Jospin avait obtenu 47,3 % des voix en 1995 ? Les résultats de Mitterrand ne m'avaient pas empêché de faire partie de la minorité qui s’opposait à lui au sein du PS. Mais il est vrai que j'avais, pour cette personne complexe, fine et cultivée, un brin d'admiration que je n'ai en aucune façon pour celle qui fut la candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007. Dois-je aussi rappeler que, quoi qu’il en soit, Mme Royal a perdu ? Et si le respect devait se mesurer à l’aune du nombre de voix obtenues, les adulateurs de la dame en bleu (elle n’a tout de même pas osé le bleu marial, samedi soir, dans son one woman show) ne devraient-ils pas en avoir plus encore pour celui qui en a obtenu 20 millions et a été élu l’an dernier ? L’argument des près de 17 millions de voix ne tient pas : j’ai mis, comme beaucoup d’autres, un bulletin « Royal » dans l’urne le 6 mai 2007, non pas en signe d’adhésion ou de soutien à la personne, mais en signe de rejet du programme et de la manière de le conduire de Nicolas Sarkozy. S’il vous plaît, chers ségolâtres, ne m’incluez pas parmi les adulateurs de votre idole ! P.S. : qu'on me comprenne bien ! Je n'éprouve ni haine ni inimitié à l'encontre de la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes. J'estime même qu'elle a pu soulever, au cours de sa campagne et dans le PS, quelques interrogations et donner des pistes pour que les socialistes transforment leurs pratiques et leur discours. Mais – j'en ai fait mention à plusieurs reprises en 2006 et en 2007 –, je suis inquiet face à certaines dérives du discours, face à ce qui s'apparente à un jeu avec les médias entretenu par une créature des médias, à certaines formes de populisme, aux excès de la personnalisation (surtout quand la personne en question ne m'inspire ni confiance, ni admiration), à la sinuosité de la ligne politique (que n'ai-je entendu sur le danger droitiste d'une alliance avec le centre pour voir, entre les deux tours de la présidentielle, Madame Royal annoncer qu'elle proposerait le poste de premier ministre à François Bayrou – conception étrange de la participation des sympathisants socialistes à l'élaboration collective du jeu d'alliances stratégiques), etc. Bref, je n'adhère pas et je le dis.
Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal d'Herminien
Publicité
Archives
Publicité