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Le journal d'Herminien
16 juillet 2005

J'attends

Toi qui fus mon voyage d'automne, le seul que j'appelais ami Toi qui baignais de ta jeunesse mes mains meurtries D'avoir circoncis les éloiles Toi qui signifiais la tendresse aux troupeaux de mes bergeries Toi qui m'offrais de partager ton seul regard pour la collation de midi Toi que je rencontrais sur le chemin de veille Attentif à me signaler la moindre émotion du silence Toi qui joignais les longues migrations d'oiseaux Vers le lointain des plaines intérieures et revenais Les traits battus, envahi par le vent et par la joie troublante Des archanges qui traquent la mort et l'ont serrée de près Chasseur d'éternité toi qui buvais le sang du temps à la goulée Et rompais la nuque fragile des rêves Toi dont les lèvres frémissaient d'embrasser l'avenir Toi qui fus la faiblesse où je puisais mes forces J'avais gravé ton adresse et ton nom Sur les sables éteints de ma solitude Mais tu les as volés d'un souffle avant de t'envoler. Je recherche ton ombre dans les brouillards huilés La neige efface le bruit des arbres, tes pas s'éloignent Et mes mains entravées ne les retiennent pas, je crie Mais la brume s'accroche à ma voix qui tombe épuisée, tarie Ta silhouette part en fumée quand j'approche le doigt Alors je file au crépuscule la laine bleue de ton visage Sur le fuseau de ta mémoire Tandis que se dévide le rouet de la nuit Et je noie mes aurores dans ton indifférence Puis je rejoins le fleuve, avide d'un regard qui rappelle le tien Le jour tremble de fièvre sous sa chape de pluie Les eaux vont mettre bas, mon espoir balbutie Dans les courants enfouis sous des bras de bois mort. J'attends que naisse un signe au berceau de tes yeux. Poème d'Alain des Mazery, dans Bonjour tendresse !.
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