Dire et s'exposer

« Qu’aucun de ceux qui m’ont fait du mal ne s’effraie, je ne me souviens pas d’eux ; qu’aucun amateur de scandale ne se réjouisse, je n’écris par pour lui. » George SAND, Histoire de ma vie, 1854. « Le romantisme n’a pas découvert des continents inconnus de l’âme humaine : il a conquis le droit de parler de soi sans autre titre que celui d’exprimer en son nom propre des vérités peut-être connues, en jetant dans la balance le poids de son témoignage personnel, ce témoignage serait-il répétitif. Ce qui suppose une civilisation où chaque âme sera réputée intéressante, si elle est sans fard. La civilisation grecque, elle, ignorait encore l’anxiété de la confession, du doute, de l’exploration du moi : les âmes grecques ne publiaient pas leurs brouillons. Pour que l’erreur et la faute puissent être publiées comme des choses qui comptent, il faudra que, cessant d’être néant, elles deviennent, comme le péché, parties intégrantes de l’humaine condition. » Paul VEYNE, L’Élégie érotique romaine, 1983.