2 mars 2008
La nuit du grand départ
« Le sommeil ne visita pas Herminien. À peine la lune eut-elle commencé à inonder le ciel de tout son éclat qu’il vint s’asseoir près de la fenêtre sur un banc de pierre. Merveilleuse était la forêt sous son étincellement d’argent, dans son immobile et dormante douceur. La rivière semblait briller toute proche sous le réseau lumineux de ses brumes. Oui, calme était Argol sous ses astres, au fond des réseaux de sa brume, et tout fermé sur lui-même dans les espaces nageants de son air translucide et enchanté. Et, cependant, cette nuit calme, cette nuit douce était la nuit du grand départ, car les yeux d’Herminien ne pouvaient pas mentir. »
Julien GRACQ, Au château d'Argol, 1938.
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