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Le journal d'Herminien
8 janvier 2007

J'aime ces aspects méconnus de la pensée de Jaurès

« Ce n’est certes pas le positivisme qui donnera satisfaction au besoin religieux. Il a retenu du catholicisme ce qu’il avait de plus mauvais, l’idée d’une hiérarchie intellectuelle soumettant les hommes aux conceptions de quelques hommes supérieurs. Et il a répudié ce qu’il y avait de meilleur dans le christianisme, ce qu’il y a de plus profond dans l’âme humaine, le sentiment de l’infini (...). On a souvent montré la stérilité philosophique du positivisme, on a montré plus rarement sa stérilité scientifique. (...) De plus, comme il faut bien que le sentiment religieux reçoive quelque satisfaction, le positivisme a essayé d’instituer le culte de l’humanité, le culte des grands hommes. (...) Mais l’humanité n’a quelque valeur que comme expression de l’infini. (...) Ceux qui admettent l’infini peuvent estimer très haut l’humanité, puisqu’il se manifeste en elle, mais ils ne sont point exposés au ridicule de l’adorer, puisqu’il ne s’y épuise pas et que l’humanité, expression passagère et partielle de l’infini, n’est pas l’infini lui-même. Au contraire, le positivisme, en isolant l’humanité de l’infini, se retire à lui-même le droit de mettre l’humanité très haut, et en même temps, s’il se risque à lui vouer un culte, c’est un culte exclusif qui tourne bien vite à la déification ridicule de l’homme. » (Jean Jaurès, Sur la laïque, janvier 1914) « Quand donc nous affirmons la réalité du monde sensible, ce n’est point pour absorber en lui toute vérité, c’est pour ne pas scinder la vérité. Nous rattachons le sensible à un principe supérieur d’intelligence et de vie (...). Que le monde sera beau lorsque, en regardant à l’extrémité de la prairie le soleil mourir, l’homme sentira soudain, à un attendrissement étrange de son cœur et de ses yeux, qu’un reflet de la douce lampe de Jésus est mêlé à la lumière apaisée du soir. » (Jean Jaurès, La réalité du monde sensible, thèse de doctorat, 1891)
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